Les fonds quantitatifs rebondissent : des gestionnaires informatisés finissent le mois en force

Businessinsider

Après avoir traversé une période difficile, les fonds spéculatifs quantitatifs montrent des signes de reprise, avec Qube Research & Technologies, basée à Londres, parmi ceux qui ont connu un fort rebond vers la fin juillet. Alors que les gestionnaires informatisés comme Qube avaient initialement fait face à des pertes plus tôt dans le mois, un redressement significatif au cours de la dernière semaine a offert une lueur d’espoir pour le secteur. [Résumé]

La première moitié de 2025 a présenté un paysage turbulent pour les marchés financiers, caractérisé par des chocs politiques, des retournements rapides du marché et une volatilité élevée. Les fonds spéculatifs systématiques, bien qu’ayant généralement surperformé au premier semestre, ont rencontré une période particulièrement difficile en juillet. Les données de Goldman Sachs ont indiqué que les fonds spéculatifs systématiques négociant des actions étaient en passe d’enregistrer leur pire performance mensuelle jamais enregistrée avant une reprise substantielle après le 25 juillet, terminant finalement le mois en baisse de 2 %. Cette “période difficile” pour les quants provenait d’un débouclement plus large des trades de momentum, où les algorithmes qui avaient précédemment prospéré grâce aux rallyes boursiers tirés par l’IA ont fléchi au milieu des attentes de hausse des taux d’intérêt et d’un “rallye poubelle” d’actions de faible qualité et fortement vendues à découvert. Ces dynamiques de marché, alimentées par la ferveur spéculative et le momentum lié à la liquidité, se sont avérées difficiles pour les modèles optimisés pour les données historiques où les valeurs de rendement et la réversion à la moyenne dominaient généralement.

Malgré ces vents contraires, la résilience et l’adaptabilité des stratégies quantitatives sont de plus en plus évidentes. Qube Research & Technologies, un géant multi-stratégies qui a vu ses actifs passer à plus de 30 milliards de dollars depuis sa scission de Credit Suisse en 2018, a vu son fonds phare baisser de 5 % et son fonds Torus de 7 % en juillet, mais les deux sont restés en hausse à deux chiffres depuis le début de l’année. Cela souligne leur capacité à absorber les chocs à court terme tout en maintenant une performance globale positive. D’autres acteurs majeurs comme le fonds Wellington de Citadel ont affiché des gains modestes en juillet, soutenus par les desks des matières premières et des titres à revenu fixe, même si les modèles quantitatifs actions ont souffert. Schonfeld Strategic Advisors a également réalisé des rendements robustes, dépassant de nombreux pairs. Le fonds Eureka de Marshall Wace a notamment gagné 1,6 % en juillet, contribuant à un rendement de 6,1 % depuis le début de l’année.

Le contexte plus large pour les fonds quantitatifs en 2025 suggère une année d’adaptation et de changements stratégiques. Plus tôt dans l’année, l’investissement quantitatif en actions connaissait déjà une année remarquable, avec un large éventail de modèles basés sur des facteurs et l’apprentissage automatique surperformant au milieu de la volatilité du marché mondial et de l’incertitude politique. Les facteurs traditionnels comme la valeur, le momentum et les signaux de qualité, en particulier en Europe, ont connu une résurgence. En outre, les modèles d’apprentissage automatique ont démontré leur capacité à générer de l’alpha à la fois pendant les rallyes et les sell-offs, ajoutant de la résilience. Les défis rencontrés en juillet soulignent la nécessité de modèles capables de s’adapter aux changements rapides de régime de marché et d’incorporer des facteurs non quantifiables tels que le sentiment et les changements réglementaires.

Pour l’avenir, l’industrie se concentre sur la diversification, l’exploitation de l’IA et de l’apprentissage automatique pour la génération directe de revenus, et un accent continu sur une optimisation robuste du portefeuille qui tient compte des corrélations de marché en évolution rapide. Alors que l’“hiver quantitatif” de 2025 a exposé les vulnérabilités des modèles trop dépendants des données passées, la forte fin de juillet indique que ces fonds sophistiqués se recalibrent rapidement, démontrant que la précision et l’adaptabilité restent primordiales dans le paysage financier imprévisible d’aujourd’hui.