Les géants de l'IA proposent des offres à 1 $/an aux employés fédéraux

Businessinsider

Dans une démarche audacieuse qui a fait des vagues dans le secteur technologique, les principaux développeurs d’intelligence artificielle, OpenAI et Anthropic, proposent leurs modèles d’IA avancés au gouvernement fédéral américain pour le prix étonnant de seulement 1 dollar par an. Cette manœuvre stratégique, facilitée par la General Services Administration (GSA), marque une escalade significative dans la course à l’intégration de capacités d’IA de pointe au sein de la vaste main-d’œuvre fédérale du pays.

OpenAI a initié la tendance en rendant ChatGPT Enterprise disponible pour les agences fédérales pour un prix nominal de 1 dollar par an, agrémenté de 60 jours d’accès illimité aux modèles avancés. Pour ne pas être en reste, Anthropic a rapidement emboîté le pas, offrant ses modèles Claude for Enterprise et Claude for Government au même prix pour une année complète dans les trois branches du gouvernement. Ces accords font partie du Multiple Award Schedule de la GSA, un chemin simplifié conçu pour accélérer l’adoption d’outils d’IA comme ChatGPT d’OpenAI, Claude d’Anthropic et Gemini de Google sur le marché fédéral.

La GSA considère ces accords comme une étape essentielle vers la modernisation des opérations gouvernementales, visant à révolutionner l’expérience des employés et des citoyens en mettant de puissants outils d’IA directement entre les mains des travailleurs fédéraux. Stephen Ehikian, administrateur adjoint de la GSA, a souligné que cette poussée traduit directement le “Plan d’action IA” du président Trump en actions tangibles, accélérant l’adoption de l’IA dans l’ensemble du gouvernement pour renforcer la sécurité et le leadership mondial. Lancé en juillet 2025, le “Winning the Race: America’s AI Action Plan” (Gagner la course : Plan d’action IA de l’Amérique) décrit une stratégie globale axée sur l’accélération de l’innovation en IA, la construction d’infrastructures d’IA nationales et l’affirmation du leadership américain en matière de diplomatie et de sécurité internationales de l’IA. Pour soutenir davantage cette vision, la GSA a récemment dévoilé USAi.Gov, une suite d’évaluation d’IA générative centralisée et sécurisée, permettant aux agences d’explorer, d’interagir et d’adopter des services d’IA sécurisés sans frais.

Cependant, les offres apparemment irrésistibles de “1 dollar par an” ne sont pas sans critiques. Des experts, dont Nicolas Chaillan, ancien chef des logiciels de l’US Air Force, ont exprimé des préoccupations importantes quant au potentiel de verrouillage fournisseur (vendor lock-in). Bien que ces prix d’introduction bas éliminent les obstacles de coût immédiats et permettent aux agences fédérales d’expérimenter avec l’IA avancée, une question se profile : que se passe-t-il lorsque la première année expire et que le prix augmente inévitablement ? Les critiques soutiennent que de tels accords sapent la concurrence loyale, ignorent les normes de tarification commerciales et pourraient laisser les agences vulnérables à des coûts de renouvellement exorbitants sans garanties de prix transparentes.

Pour les géants de l’IA, ces stratégies de prix agressives sont un pari calculé. En s’assurant une adoption précoce au sein de l’écosystème fédéral, ils visent à obtenir une position stratégique, à établir la confiance et à potentiellement influencer le développement des futures politiques et normes gouvernementales en matière d’IA. Cette concurrence intense pour les affaires gouvernementales s’étend au-delà de ces accords à 1 dollar, avec des entreprises comme OpenAI, Anthropic, Google et xAI qui ont déjà obtenu des contrats substantiels avec le Département de la Défense pour appliquer l’IA aux défis de sécurité nationale. Le gouvernement fédéral, le plus grand acheteur de biens et de services au monde, représente un marché massif et influent, les dépenses en IA dépassant rapidement les investissements informatiques traditionnels ces dernières années.

Alors que le gouvernement fédéral poursuit ses efforts pour intégrer l’IA, les agences explorant son utilisation pour tout, de la détection des fraudes et de l’examen des subventions au service client et à la sécurité nationale, l’Office of Personnel Management (OPM) travaille également activement à préparer la main-d’œuvre fédérale par le biais d’initiatives de formation et de nouvelles directives d’embauche. Cette double approche axée sur l’adoption rapide des technologies et la préparation de la main-d’œuvre souligne un effort national plus large pour maintenir un avantage concurrentiel dans le paysage mondial de l’IA, même si l’industrie est aux prises avec les implications éthiques et économiques de ces accords sans précédent.