Meta : L'IA de superintelligence ne sera plus entièrement open source ?
Mark Zuckerberg, PDG de Meta Platforms, Inc., a indiqué un changement significatif dans l’approche de l’entreprise en matière d’intelligence artificielle, suggérant que ses modèles d’IA de “superintelligence” les plus avancés pourraient ne pas être entièrement open source. Cela marque une rupture potentielle avec l’engagement historique de Meta envers l’IA open source, illustré par sa série de modèles Llama.
La révélation de Zuckerberg, exposée dans une lettre récente, met l’accent sur une vision de “superintelligence personnelle” intégrée dans les appareils du quotidien comme les lunettes intelligentes, visant à donner aux milliards d’utilisateurs les moyens d’atteindre des objectifs individuels plutôt qu’une automatisation généralisée. Cependant, un point clé de sa déclaration est l’intention de Meta de conserver le contrôle sur certains modèles de pointe afin d’atténuer les risques, une décision justifiée par des préoccupations de sécurité selon lesquelles un accès illimité à l’IA superintelligente pourrait poser des menaces existentielles en cas de mauvaise utilisation. Cela fait écho à des débats plus larges de l’industrie où des personnalités comme Elon Musk ont également mis en garde contre le développement incontrôlé de l’IA.
Historiquement, Meta a bâti sa réputation en matière d’IA sur la transparence, en publiant des modèles comme Llama pour favoriser l’innovation et contrer les systèmes propriétaires de rivaux tels qu’OpenAI et Google. La société a récemment introduit Llama 3.1, le présentant comme son plus grand modèle d’IA open source à ce jour, affirmant qu’il surpasse le GPT-4o d’OpenAI et le Claude 3.5 Sonnet d’Anthropic sur diverses références. Cependant, les critiques soutiennent que même les modèles Llama de Meta, bien que labellisés open source, ont imposé certaines restrictions, telles que l’obligation pour les utilisateurs de signer des documents de licence et l’interdiction de leur déploiement dans des infrastructures critiques ou pour des substances réglementées et contrôlées, ce qui, selon certains, ne correspond pas à la véritable définition de l’open source.
Des discussions au sein du Superintelligence Lab (MSL) de Meta, une nouvelle division consolidant les efforts de l’entreprise en matière d’IA, auraient exploré l’idée de s’éloigner de l’open source complet de son puissant modèle “Behemoth” en raison de problèmes de performances internes. Ce changement potentiel reflète un pivot pragmatique équilibrant innovation et prudence, susceptible de remodeler le paysage de l’IA.
Pour soutenir ses objectifs ambitieux en matière d’IA, Meta investit massivement dans les infrastructures, y compris des plans pour d’énormes centres de données d’IA et l’acquisition d’un nombre significatif de GPU Nvidia H100. L’entreprise recrute également agressivement les meilleurs talents pour son équipe de Superintelligence, visant à construire une IA qui dépasse les capacités humaines dans le travail de connaissance.
Le débat entre les modèles d’IA open source et closed source continue d’être un carrefour critique pour l’avenir de la technologie. Les partisans de l’IA open source soutiennent qu’elle favorise le développement, la transparence et réduit la concentration du marché, permettant aux petits acteurs de s’appuyer sur les avancées sans investissement significatif en R&D. Inversement, les avocats des modèles fermés soutiennent que la limitation de l’accès améliore la sécurité en empêchant l’utilisation abusive par des acteurs malveillants et permet aux développeurs de protéger leur propriété intellectuelle et de maintenir un avantage concurrentiel. La position évolutive de Meta met en lumière l’interaction complexe des facteurs économiques, géopolitiques et éthiques qui façonnent ce débat. Si Zuckerberg maintient que Meta continuera à produire et à partager des modèles open source de premier plan, il souligne que la poursuite d’une “superintelligence réelle” apporte un ensemble différent de préoccupations de sécurité, suggérant une approche plus sélective quant à ce qui reste ouvert.