Les États-Unis autorisent l'exportation des puces Nvidia H20 vers la Chine
Le département du Commerce américain a commencé à délivrer des licences à Nvidia, autorisant l’exportation de ses puces d’intelligence artificielle H20 vers la Chine. Cette mesure signale un assouplissement significatif des restrictions pour le principal fabricant de puces d’IA, lui permettant d’accéder à un marché critique après que Washington ait effectivement interdit le H20 en avril.
Le microprocesseur H20 a été spécifiquement conçu par Nvidia pour le marché chinois afin de se conformer aux contrôles d’exportation de puces d’IA existants de l’ère Biden, qui visent à freiner les avancées de Pékin dans les technologies d’IA et de défense. Malgré sa conception sur mesure, la puce a été prise dans une nouvelle vague de restrictions plus tôt cette année. Nvidia avait précédemment averti que de telles restrictions pourraient réduire ses ventes de milliards, y compris une estimation de 8 milliards de dollars pour son seul trimestre de juillet, bien qu’elle ait réussi à atténuer une partie de l’impact, rapportant une charge de 4,5 milliards de dollars au premier trimestre liée aux restrictions, un milliard de moins que ce qui était initialement prévu, en réutilisant des matériaux.
Suite à l’interdiction d’avril, Nvidia avait activement cherché une annulation, déposant des demandes auprès du gouvernement américain et recevant l’assurance que des licences seraient bientôt accordées. La société avait également publiquement répondu aux préoccupations de la Chine concernant les risques potentiels pour la sécurité, affirmant que ses produits ne contiennent aucune “porte dérobée” qui permettrait un accès ou un contrôle à distance. Bien que le H20 soit désormais autorisé, les exportations d’autres puces d’IA plus avancées de Nvidia vers la Chine restent restreintes, soulignant un effort stratégique continu des États-Unis pour limiter certains transferts technologiques.
La Chine représente l’un des plus grands marchés de semi-conducteurs au monde et reste un moteur de revenus vital pour les fabricants de puces américains, malgré les restrictions d’exportation en cours. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a souligné l’importance du marché chinois, avertissant que la position de leader mondial de l’entreprise pourrait être compromise sans ventes là-bas, surtout que des concurrents nationaux comme Huawei Technologies courtisent agressivement les développeurs avec leurs propres puces produites en Chine. Le H20 lui-même avait auparavant généré des revenus substantiels, contribuant à 4,6 milliards de dollars de ventes au cours du premier trimestre, la Chine représentant 12,5 % des revenus globaux de Nvidia durant cette période.
L’étendue des licences nouvellement émises, y compris les entreprises spécifiques autorisées à recevoir des expéditions de H20 et la valeur totale de ces exportations, reste non divulguée. Ce développement, rapporté pour la première fois par le Financial Times, fait également suite à une récente réunion entre le PDG de Nvidia, Jensen Huang, et l’ancien président Donald Trump. Cette dernière décision marque une interaction complexe de stratégie géopolitique, d’intérêts économiques et d’adaptation des entreprises dans le paysage technologique mondial à enjeux élevés.