Apple booste ses dépenses en IA face aux pressions et tensions internes
Face à l’escalade des pressions concurrentielles et à d’importants défis internes, Apple est sur le point d’augmenter substantiellement ses investissements dans les projets d’intelligence artificielle. Le géant de la technologie signale également une approche plus ouverte en matière d’acquisitions, visant à renforcer ses capacités en IA.
Lors du récent appel aux résultats d’Apple, le PDG Tim Cook a confirmé l’engagement de l’entreprise envers l’IA, déclarant qu’elle investissait “nettement plus”. Le directeur financier Kevan Parekh a précisé que la majeure partie de la croissance actuelle des dépenses d’Apple était directement attribuable à ces investissements accrus dans l’IA.
En interne, Apple réaffecte son personnel pour se concentrer sur des initiatives centrées sur l’IA. L’objectif déclaré de l’entreprise est d’intégrer de manière transparente les fonctionnalités d’IA à travers ses plateformes, en privilégiant des expériences personnelles, axées sur la confidentialité et conviviales. Pour son infrastructure d’IA, Apple s’appuierait sur des serveurs alimentés par ses propres puces, sous l’appellation “Private Cloud Compute”, plutôt que sur du matériel de fournisseurs externes comme Nvidia. Contrairement aux concurrents natifs du cloud tels que Google ou Microsoft, Apple utilise un modèle de cloud hybride, exploitant des solutions partenaires qui sont comptabilisées comme des dépenses d’exploitation.
Concernant sa stratégie de croissance, Cook a indiqué l’ouverture d’Apple aux acquisitions de toute taille, à condition qu’elles s’alignent sur ses objectifs en matière d’IA. Jusqu’à présent cette année, Apple a acquis environ sept entreprises, principalement des petites firmes, bien que toutes ne soient pas directement liées à l’IA. Cela marque une posture potentiellement plus agressive que son modèle historique, sa plus grande acquisition à ce jour étant l’achat de Beats Electronics pour 3 milliards de dollars en 2014.
Malgré l’augmentation annoncée, les dépenses d’investissement d’Apple restent relativement conservatrices par rapport à d’autres géants de la technologie. L’entreprise a investi 3,46 milliards de dollars au cours du trimestre de juin, tandis que Google, Meta et Microsoft prévoient chacune de dépenser des dizaines de milliards. Cook a également minimisé les inquiétudes selon lesquelles les nouveaux appareils d’IA pourraient supplanter l’iPhone, les décrivant comme complémentaires plutôt que concurrentiels.
Ce virage stratégique chez Apple intervient au milieu de rapports faisant état de graves luttes internes. Des revers techniques et des dysfonctionnements de gestion sont cités comme raisons du retard des fonctionnalités mises à jour de Siri jusqu’en 2026. Des luttes de pouvoir antérieures entre le groupe IA de John Giannandrea et l’équipe logicielle de Craig Federighi auraient entravé le développement, conduisant à un récent remaniement qui a placé Federighi en charge de Siri. L’entreprise a également dû faire face à une pénurie significative de puissance de calcul, ce qui l’a poussée à s’éloigner de sa stratégie de longue date consistant à traiter exclusivement les données sur les appareils.
Ces problèmes internes auraient déclenché un exode notable de talents, des concurrents comme Meta attirant des chercheurs clés en IA avec des contrats de plusieurs millions de dollars. En réponse, Apple envisagerait un pivot stratégique majeur pour Siri, engageant des discussions avec OpenAI et Anthropic concernant l’intégration potentielle de leurs grands modèles linguistiques. Sous la direction de Federighi, Apple serait ouverte à l’intégration de modèles open source s’ils s’avèrent plus performants que ses propres efforts internes. Ces nouveaux investissements et une stratégie d’acquisition plus flexible semblent être la réponse globale d’Apple pour combler les lacunes stratégiques et en personnel dans ses ambitions en matière d’IA.